Gérer un immeuble en syndic bénévole : pourquoi on vous le déconseille
Si vous disposez de beaucoup de temps, de beaucoup de patience, si vous avez le goût des conflits, des expertises, des recours divers et variés, si vous aimez fréquenter les tribunaux, alors peut-être est-ce une bonne idée. Pourquoi, dans le cas contraire, est-il déconseillé de le faire sous la forme d’un syndicat coopératif ou de syndic bénévole ?
C’est souvent déjà bien compliqué pour un immeuble ancien, et c’est la raison pour laquelle moins de 10% des copropriétés choisissent l’autogestion, et ça dure en général peu de temps.
Les bénévoles doivent prendre en charge la totalité des tâches du syndic, dont on sous estime très souvent la lourdeur, la complexité et le temps requis. En effet, il faut passer des heures au téléphone pour harceler les prestataires, être présent à leur cotés, à chaque fois qu’ils interviennent. Il faut envoyer des mails, des recommandés, et parfois même se rendre devant les tribunaux, juste pour un ascenseur qui n’a jamais quitté le RDC, un digicode qui n’a jamais fonctionné, ou une porte de parking qui reste ouverte, ou pire fermée.
Il faut gérer soi-même les conflits de voisinage, en étant parfois juge et partie. Mettre en branle des procédures lourdes pour récupérer des impayés. Ne parlons même pas de la présence d'employés d'immeuble, comme une concierge, qui multiplie les points de vigilance et les risques juridiques. Et mener une assemblée générale de copropriété dans le calme et la sérénité... c'est un métier!
Dans le neuf, la tâche est encore plus complexe, puisqu’il faut suivre et se battre en permanence, pour régler tous les problèmes habituels liés à la livraison d’un bâtiment neuf. Il faut se battre pour gérer toutes les mal-façons, les finitions bâclées, les dysfonctionnements ou autres les travaux inachevés…